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Des œuvres d'art retrouvées dans des propriétés toulousaines par l'Hôtel des ventes Marambat-de-Malafosse mises aux enchères chez Christie's Paris révèlent leur valeur.
Beaucoup d’appartements ou de propriétés toulousains contiennent des objets d’art oubliés durant des décennies, réveillés de leur long sommeil par un commissaire-priseur chanceux, via une estimation. Ces œuvres vendues ensuite chez Christie’s Paris via le partenariat unique en France de l’Hôtel des Ventes toulousain Marambat- de-Malafosse, s’avèrent être de véritables pépites. Camille de Foresta, commissaire-priseur chez Christie’s Paris détaille quelques-uns de ses objets, assortis souvent d’une histoire insolite.

«Toulouse est une ville connue pour ses œuvres d’art, notamment asiatique liées notamment au campement français installé en 1860 en Chine durant la guerre de l’Opium. Ces objets rapportés ensuite à Toulouse et ses environs se révèlent parfois d’une grande valeur ignorée de leur propriétaire. Dans un appartement du centre-ville de Toulouse, nous avons ainsi découvert un ensemble extraordinaire de panneaux en laque de l’artiste vietnamien Pham Hau décédé en 1995. Ce jeune artiste issu d’un milieu très modeste a suivi les cours de l’Ecole des Beaux-Arts d’Indochine en 1929 où il bénéficia de l’enseignement de professeurs français, d’où l’influence très occidentale dans son travail. En 1948, le toulousain Maurice Colin fonde la compagnie aérienne de transports indochinois et achète plusieurs œuvres de ce jeune artiste dans les années 50, dont un panneau de laque intitulée «Cinq jeunes filles». De retour sur Toulouse en 1954, il oublie ces œuvres restées depuis dans son domicile et découvertes que récemment via une estimation demandée par un descendant». Le fameux panneau des jeunes filles estimé entre 120 000 et 180 000 € fut ainsi vendu à 530 000 €. Une valeur ignorée par le propriétaire actuel».
Un tableau du Christ Salvator Mundi pour Emmaüs
Une autre fois, lors d’une estimation, François de Malafosse découvre derrière le banc d’une chapelle d’un château du Gers, un tableau du Christ Salvator Mundi* de l’atelier Quentin Massys. Ce tableau attribué à Léonard de Vinci ou à l'un de ses élèves en latin (sauveur du monde) est le nom donné aux représentations du Christ portant un orbe dans sa main gauche tout en utilisant sa main droite pour bénir. 

«Quel ne fut pas l’étonnement de la propriétaire en prenant connaissance de cette toile qu’elle voulut donner à Emmaüs!!, poursuit Camille de Foresta. Repéré par François de Malafosse, il fut mis aux enchères après avoir été identifié par des experts. Estimé entre 50 000 et 70 000 €, il fut vendu à Paris à 490 000 € en septembre 2020».

Prochaine journée d’expertise chez Marambat-de-Malafosse mercredi 20 septembre, 7 rue d’Astorg à Toulouse